Le public est de plus en plus demandeur de démarches participatives. Etat des lieux en France suite à une enquête réalisée à la fin de l’année 2016.
Cette enquête a été réalisée auprès de 1’441 personnes résidant dans une commune d’au moins 3’500 habitants, selon un échantillon représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Elle fait suite aux enquêtes qui ont été réalisées en 2011, 2012 et 2013.
La concertation ou démocratie participative est considérée par 7 personnes enquêtées sur 10 comme une bonne chose pour la préparation des décisions politiques. Elles considèrent que cela permet d’associer les citoyens à la vie locale, de faire en sorte que les élus tiennent compte de l’avis des citoyens avant de décider et que cela permet d’augmenter l’adhésion des citoyens aux décisions.
68% des Français ne se font pas d’illusion : ils considèrent que les décisions sont souvent déjà prises et que les démarches participatives permettent simplement de faire croire qu’on les écoute. Quoi qu’il en soit, ils pensent que ces démarches renforcent la transparence et l’efficacité des décisions et de l’action publique. Ce qui est toujours bon à prendre.
Si on parle de plus en plus de démarches participatives, seulement 3 personnes enquêtées sur 10 déclarent avoir eu connaissance de démarches de ce type dans leur commune. Elles sont plus de 50% à estimer qu’il n’y a pas assez de démarches participatives dans leur commune. Il y a donc une marge de progression importante pour les autorités locales ! La bonne nouvelle, c’est que la proportion de personnes ayant déjà participées à des réunions publiques a significativement augmentée depuis 2012. Soit que les autorités ont organisé plus de réunions publiques, soit que les citoyens se sont mobilisés en plus grand nombre. Probablement que les deux facteurs ont joué un rôle.
Les motivations à participer à des séances publiques sont surtout d’ordre général : 43% des personnes déclarent l’avoir fait parce qu’elles s’intéressent et souhaitent participer en général aux projets de leur commune ; 42% déclarent que c’est parce que le sujet les concernait directement ; et 39% souhaitaient simplement avoir de l’information sur le sujet. Un peu plus du quart des répondants déclarent qu’ils voulaient ainsi participer à la réflexion sur le sujet. Ainsi, une minorité des participants aux démarches participatives veulent clairement jouer un rôle actif dans la prise de décision.
Lors des démarches participatives, la grande majorité des personnes déclarent avoir appris des choses (86%) en prenant du plaisir à débattre avec d’autres personnes (71%). Elles sont moins nombreuses à considérer que les organisateurs (élus, techniciens et animateurs) étaient à l’écoute des participants (67%). Elles déplorent souvent que ce sont toujours les mêmes qui parlent (65%). En plus, elles ont l’impression que les décisions étaient déjà prises avant la réunion (64%). Un peu plus de 60% considèrent néanmoins qu’elles ont pu exprimer leur point de vue, qu’elles ont pu mieux comprendre comment se prennent les décisions. Finalement, pour une majorité d’entre elles, le débat a été utile. Peu nombreuses sont celles qui ont considéré avoir perdu leur temps (30%) ou que les débats étaient trop techniques (20%).
Les sujets qui font l’objet de concertation sont par ordre d’importance : les projets d’urbanisme qui arrivent en tête (aménagement d’un quartier, construction de nouveaux logements, aménagements de rue, …), suivis des projets de transport (bus, tramway, métro,…) puis des projets culturels, sportifs et de loisirs.
Les hommes, les personnes âgées de 65 ans et plus ainsi que les propriétaires sont les plus nombreux à participer à des réunions de concertation. Les personnes qui ne participent jamais à ces démarches invoquent principalement le manque de temps et l’indisponibilité au moment de la réunion.
Pour l’avenir, 4 Français sur 5 déclarent qu’il faudrait développer les démarches participatives. Ces démarches créent plus de confiance envers les autorités. Pour 80% d’entre eux, l’organisation d’un processus de concertation par un élu est un gage d’attention qui leur inspire confiance.
En conclusion, les démarches participatives sont considérées positivement par les citoyens, même si souvent, ils ont l’impression que les jeux sont déjà faits. Ils apprécient pouvoir s’informer, pouvoir s’exprimer et débattre avec d’autres personnes sur les projets. Ils se mobilisent principalement par envie de participer à la vie locale. Ils souhaitent que les autorités organisent plus souvent des démarches participatives. Cela leur inspire plus de confiance envers les élus.